En 2024 et en 2025, Dominique Simonnot et Mari Goicoechea ont participé aux contrôles inopinés de onze lieux de privation de liberté, pour la première fois munies d’un micro. Cette série en un prologue et six épisodes donne à entendre le parcours des enfermé.es, du premier jour à la perspective de leur sortie, en passant par les espaces collectifs, les lieux dits de surenfermement, ou les espaces ouverts aux visiteurs.
Prologue : Quelques clés
Il existe plus de 5000 lieux d’enfermement sur le territoire français. Rares sont les personnes qui, en France, sont autorisés à y entrer sans crier gare, observer et rendre compte publiquement de leur fonctionnement. Avant d’en franchir les portes, quelques rappels sur les missions et le champs d’intervention du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) s’imposent.
Épisode 1 : Premiers jours
Dominique Simonnot, contrôleuse générale, dispose avec son équipe d’un accès libre aux lieux d’enfermement, de jour comme de nuit. Dans cet épisode, le CGLPL donne la parole à celles et ceux qui ont été enfermés pour la première fois, ce qu’ils ont observé, et ce qu’ils ont ressenti. En prison, en hôpital psychiatrique et en centre de rétention administrative, les enjeux des premiers jours ne sont pas les mêmes. Mais ils disent tous le choc d’être enfermé.
Épisode 2 : Entre quatre murs
De tous les lieux de privation de liberté, la cellule de prison est l’espace dans lequel le régime d’enfermement est le plus strict et le plus long. Et dans de très nombreuses prisons, ces quatre murs hébergent plusieurs personnes. Dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés 70% des détenus, la surpopulation carcérale a atteint en 2025 des niveaux inégalés. Les détenus s’entassent jusqu’à quatre personnes dans des cellules de 9m² : elles y vivent la promiscuité, l’indignité, la vulnérabilité. Mais la cellule est aussi un lieu où la vie continue.
Épisode 3 : Occuper ses journées
Il existe dans tous les lieux de privation de liberté des espaces collectifs permettant de rompre avec l’enfermement continu. Les contrôleurs y passent du temps car ils témoignent de la liberté d’aller et venir des personnes enfermées, ou de son absence. Cours de promenade, jardins, salles d’activité, ateliers de travail : inégalement accessibles d’un lieu à l’autre, ces espaces (et les personnes qui les animent) sont essentiels, sauf à vouloir aggraver les effets nocifs de l’enfermement.
Épisode 4 : Au cachot
Dans tous les lieux de privation de liberté, il existe des espaces de « surenfermement » : chambres d’isolement à l’hôpital psychiatrique, quartiers d’isolement et quartiers disciplinaires en prison, chambres de mise à l’écart en centre de rétention administrative. Les conséquences néfastes de l’isolement sur la santé psychique ou physique des enfermé.es sont connus. Le CGLPL donne la parole à ceux qui l’ont vécu.
Épisode 5 : Ouvert au public
Le maintien d’une vie sociale et familiale est l’un des droits fondamentaux des personnes enfermées. Les conditions dans lesquelles les visiteurs sont reçus diffèrent largement d’un lieu à l’autre, mais les visites représentent partout une respiration, une rupture salutaire avec l’enfermement. Lorsque se voir n’est pas possible, les enfermé.es trouvent d’autres moyens de conserver ce lien au dehors.
Épisode 6 : Dernier jour
Dernier volet de cette série, les enfermé.es envisagent leur sortie, pour certains imminente. Ils et elles font le bilan de ce qui les attendra dehors, et comment s’y préparer. Certains bénéficient de sorties de courte durée, comme un sas avant le retour à la vie libre. Pour d’autres c’est la « sortie sèche » sans préparation.
Un podcast du Contrôleur général des lieux de privation de liberté
Réalisation : Mari Goicoechea
Musique et mixage : Julien Menez
Enregistrement studio : Noan Horeau-Muhl
Photographies : Karine Bizard
Illustration : Rosalie Stroesser